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OĂą jeter les coquilles de moules ?

Les paysans de la mer, qui Ă©lèvent des huĂ®tres, des moules ou d’autres coquillages, subissent les multiples pollutions de l’arrière-pays qui se dĂ©versent le long des cĂ´tes, oĂą ils officient. Mais ils sont eux-mĂŞmes Ă  l’origine d’une forme moins connue de pollution et innovent maintenant pour la surmonter : coquilles de moules et d’huĂ®tres et d’autres dĂ©chets conchylicoles.

Comment récupérer les déchets de mollusques ?

La mer recueille tout. Pollution agricole ou gĂ©nĂ©rĂ©e par les activitĂ©s industrielles, tout chemin, vents, glisse Ă  travers les bassins versants, marais, estuaires Ă  l’ocĂ©an. L’estran concentre cette contamination, prĂ©cisĂ©ment oĂą les conchylicoles travaillent et sont directement menacĂ©s par la dĂ©gradation de la qualitĂ© de l’eau.

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© Anita Horvat

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Pourtant, ils contribuent eux-mêmes à la pollution de ces eaux . La conchyliculture génère des déchets importants. Poches à huîtres et moule les filets, fabriqués à partir de matières plastiques, sont parfois détériorés le long des plages. Le polyamide ou le polyéthylène, à partir de laquelle ils sont fabriqués, nécessitent plusieurs siècles pour se dégrader.

Que faire des coquilles de moules ou d’huĂ®tres ?

Il y a aussi une autre pollution qui est peu soupçonnĂ©e d’existence. L’activitĂ© gĂ©nère ce qu’on appelle des dĂ©chets de mollusques. Par exemple, les moules se dĂ©composition pendant la pĂ©riode estivale, lorsque la tempĂ©rature de l’eau est trop Ă©levĂ©e, ou les coquilles de moules ou huĂ®tres mortes, ouvertes et dĂ©cortiquĂ©es. Tout cela est naturel, vous direz. Certes, mais leur accumulation, liĂ©e au bĂ©tail, l’est moins. EntreposĂ©e dans des dĂ©charges , il dĂ©gage une odeur dĂ©sagrĂ©able pour le quartier. Et dĂ©versĂ©s dans les eaux (Ă©tangs et mers fermĂ©es), ce dĂ©chet est responsable de l’Ă©mergence du MalaĂŻgue, un dysfonctionnement provoquant la Mort des coquillages l’Ă©levage. Une grave Ă©pidĂ©mie, dont se souviennent les conchylicoles de l’Ă©tang de Thau, quand en 2003 quelque 60 000 tonnes de les mollusques ont Ă©tĂ© perdus.

Par consĂ©quent, le la collecte et le recyclage de ces rejets semblent indispensables Ă  la durabilitĂ© des activitĂ©s d’ostrĂ©iculture et de moules.

Ainsi, les Ă©tablissements conchylicoles s’adaptent et recyclent leurs rejets. Le coquillages , une fois manuellement puis triĂ©s mĂ©caniquement, sont laissĂ©s au repos pendant plus d’un mois afin d’en retirer tout rĂ©sidu organique, avant d’ĂŞtre exploitĂ©s de diverses manières.

Amélioration des coquilles et économie circulaire

Les coquilles d’huĂ®tres broyĂ©es sont apprĂ©ciĂ©es par les agriculteurs pour leur richesse de calcaire et oligo-Ă©lĂ©ments . Ils commencent Ă  ĂŞtre trouvĂ©s dans les vignes, afin de limiter les processus de dĂ©calcification du sol. Les amendements calcaires permettent ainsi d’obtenir un sol plus lâche. Certains Ă©leveurs de bovins parsèment Ă©galement leurs pâturages de poudre de coquille pour amĂ©liorer le rendement des vaches laitières.

Le coquilles de moules devenir bio-filtres utiles dans les processus de traitement des eaux usées. Ils font également partie de la composition de certains béton armé, offrant une belle alternative à la consommation de sable.

Et il est certain qu’il reste encore beaucoup d’innovations Ă  venir. Une vĂ©ritable chaĂ®ne de rĂ©cupĂ©ration des dĂ©chets des mollusques demande de dĂ©velopper. Comme le montre le projet Seaplast, qui vise Ă  structurer des systèmes de valorisation des dĂ©chets plastiques et sous-produits marins en Normandie, les bioplastiques se projettent comme un autre avenir possible…

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Illustration de bannière : Coquillages d’huĂ®tres — ©tantantraveller